A contre-jour
Tu n’as pas idée Du ciel qu’il fait ici De son silence à la peau nue Blanc comme un départ Un prénom de nouveau-né Qui s’attarde au bord du vide Un grand rien à genoux Et nos vies juste en dessous
Tu n’as pas idée Du ciel qu’il fait ici De son silence à la peau nue Blanc comme un départ Un prénom de nouveau-né Qui s’attarde au bord du vide Un grand rien à genoux Et nos vies juste en dessous
Dans la pénombre Tes gestes sur les miens régissent l’univers Quand entre deux gorgées Bousculant l’Eternel Tu viens poser l’instant Et ta main sur mon sein Alors je me penche un peu entre toi et le ciel Pour boire sur tes lèvres … l’infinie possibilité du bonheur
Tout contre ton prénom L’histoire cale ses rois Et le long de tes lignes Des millions de soleils S’inclinent…
Le monde s’est soulevé Devant ma bouche pleine Et son cœur à rebours Cogne sur l’horizon Soucieux du temps qu’il fait Comme des frontières L’homme est au pied du mur Mais se contente encore De regarder A travers les serrures
Caresse jusqu’au sang Jusqu’à la déchirure Écorche grain par grain Tout ce qui me rend belle En me faisant un lit De cendres et de vipères Une couche soumise Aux lois plus qu’aux besoins De tes mots de tyran Attise dans le vide Ma force de demain…
Ma colère alanguie Dans des volutes claires Je promène à la ronde le revers de mes yeux Vide mon verre Et tangue un peu Le visage du monde Collé à ma fenêtre Rien ne presse vraiment… Le temps chuchote encore Au-dessus de la ville
Ce n’est plus moi qui tangue C’est le sol qui vacille devant sa volonté Quand tout ce que je touche Se met à murmurer Son nom C’est du grain de sa peau que germent mes pensées
D’un précaire équilibre Je m’essaie à marcher Pendant qu’au milieu de la foule Des femmes, sublimes et nonchalantes Promènent mes défaites Dessinant sur ma route des manières de tomber